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5 Règles Surprenantes de la Dissertation Juridique Qui Vont Transformer Vos Copies

7 November 2025 by
5 Règles Surprenantes de la Dissertation Juridique Qui Vont Transformer Vos Copies
Droit Au Sénégal
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Introduction :

Le Syndrome de la Page Blanche Juridique

Si, face à un sujet de dissertation juridique, vous ressentez le fameux syndrome de la page blanche, sachez que vous n'êtes pas seul. 

Pour de nombreux étudiants en première année de droit, cet exercice est une source d'angoisse majeure. 

Les erreurs classiques s'accumulent : se précipiter sur sa feuille sans avoir réfléchi, espérer qu'un plan apparaisse par hasard, adopter un style inutilement pompeux et obscur, ou encore rédiger des pages entières sans structure claire. 

Ces réflexes, souvent hérités du lycée, mènent droit à l'échec.

La réalité est que la dissertation juridique n'est pas un exercice littéraire classique. C'est une discipline technique, une démonstration rigoureuse qui obéit à ses propres codes, souvent contre-intuitifs. 

Il ne s'agit pas de "bien écrire" au sens large, mais de construire un raisonnement ordonné et cohérent pour répondre à un problème de droit.

Cet article va vous révéler les 5 règles les plus surprenantes et essentielles, directement tirées d'un cours de méthodologie juridique. 

En les maîtrisant, vous cesserez de subir l'exercice et commencerez à l'aborder avec la clarté, la rigueur et la confiance d'un véritable juriste.

 

1. La Règle d'Or : Oubliez la Conclusion

Brisons tout de suite le premier mythe, le plus tenace et le plus contre-intuitif : la dissertation juridique n'a généralement pas de conclusion. 

Le support de cours est formel sur ce point, précisant que "la conclusion étant une étape peu familière dans le cadre de cet exercice"

Dans la structure type d'un devoir, la dernière sous-partie (le II-B) est suivie... de rien.

Pourquoi cette absence ? 

Parce que la dissertation est conçue comme une démonstration autosuffisante. Le plan en deux parties, s'il est bien construit, doit répondre de manière exhaustive et définitive à la problématique posée dans l'introduction. 

Chaque partie apporte un élément de réponse, et l'ensemble forme un tout cohérent qui se suffit à lui-même. 

Ajouter une conclusion serait au mieux redondant, au pire un aveu que votre développement n'a pas été complet. 

Cette règle n'est pas une contrainte, mais une libération : elle vous oblige à rendre votre développement si complet qu'il se suffit à lui-même, ce qui est la marque d'un raisonnement juridique maîtrisé.


2. L'Introduction : Votre Raisonnement Dévoilé en 7 Étapes

Loin d'être une simple formalité, l'introduction est le véritable cœur du réacteur de votre devoir. C'est ici que tout se joue : l'analyse du sujet, la définition du problème et l'annonce de votre démonstration. 

Elle suit une logique implacable, celle de "l'entonnoir", qui vous guide du plus général au plus particulier en sept étapes obligatoires et successives :

  • Amener le sujet
  • Poser le sujet
  • Définir des termes du sujet
  • Délimitation du sujet (s’il y a lieu)
  • Problématique
  • L’intérêt du sujet (théorique et pratique)
  • Justification et annonce du plan

Ces étapes ne sont pas interchangeables ; elles suivent la logique de "l'entonnoir" qui guide le lecteur du général au particulier. 

On commence par situer le sujet dans son contexte global (Amener le sujet), puis on analyse sa formulation exacte (Poser le sujet) et on en clarifie les termes-clés (Définir les termes), assurant ainsi qu'aucune ambiguïté ne subsiste avant de construire le raisonnement.


"L’ordre affranchit la pensée"

– René DESCARTES


3. Le Mythe du Style : La Clarté Prime sur le Jargon

Une idée reçue tenace veut que le style juridique soit "pompeux et obscur" pour paraître savant. C'est une erreur fondamentale. 

Rappelez-vous que votre objectif n'est pas d'impressionner le correcteur avec un vocabulaire ésotérique, mais de le convaincre par la rigueur de votre démonstration. La clarté est votre meilleur atout.

Pour y parvenir, les conseils sont simples et directs : privilégiez des "phrases courtes et simples". 

Un style épuré rend votre contenu "dynamique, léger" et surtout "plus clair et compréhensible". La forme ne doit jamais faire obstacle au fond. 

Un juriste expert n'a pas besoin d'un vocabulaire abscons pour masquer un fond fragile ; la rigueur de son raisonnement se suffit à elle-même et brille par sa limpidité. 

De même, la subjectivité est bannie : proscrivez l'usage du "je" et préférez des formes impersonnelles comme "nous", "on" ou "il" pour maintenir la distance analytique nécessaire.


4. Le Plan : Votre Réponse en Deux Actes

En droit, le plan n'est pas un simple contenant ou une structure arbitraire. 

Il est bien plus que cela : "le plan est la réponse à la problématique posée". Vos deux grandes parties ne sont pas deux thèmes que vous abordez successivement, mais les deux temps de la réponse que vous apportez à la question centrale soulevée dans l'introduction.

La structure est immuable et binaire : deux parties (I et II), chacune étant subdivisée en deux sous-parties (A et B). 

Cette architecture en 2x2 n'est pas une coquetterie, mais le résultat d'un tri rigoureux de vos idées, regroupées en deux arguments principaux qui constituent la réponse complète à votre problématique. 

L'annonce de ce plan à la fin de l'introduction doit être justifiée. Elle doit apparaître "comme une conséquence logique et naturelle des principes antérieurement dégagés". 

Rappelez-vous : vous ne choisissez pas un plan, vous le déduisez de votre analyse. Il est la colonne vertébrale de votre démonstration.


5. La Finalité : Démontrer, Jamais Réciter

Enfin, la règle la plus fondamentale concerne la finalité même de l'exercice. Une dissertation juridique "sert à faire une démonstration". 

Ce n'est "ni un catalogue de connaissances, ni une récitation de cours". Accumuler des informations sans les organiser autour d'un argument central est inutile.

Pour y parvenir, appliquez une structure simple mais redoutable à vos paragraphes : annoncez votre idée, développez-la avec vos connaissances, puis résumez sa contribution à l'argument général. 

Cette méthode transforme une simple information en une brique de votre démonstration. L'enchaînement logique des idées est crucial : chaque phrase doit découler de la précédente et annoncer la suivante, créant un fil argumentatif solide. Maîtriser cette technique, c'est passer du statut d'étudiant qui sait à celui de juriste qui prouve.

"Sans technique, le don n’est rien qu’une sale manie".

 

Conclusion :

La Méthode Avant Tout

La réussite en dissertation juridique ne relève ni du hasard, ni d'une inspiration littéraire soudaine. 

Elle est le fruit de la maîtrise d'une méthode rigoureuse et de l'application de règles spécifiques qui structurent la pensée juridique. 

En abandonnant l'idée d'une conclusion, en orchestrant votre introduction, en privilégiant la clarté, en concevant votre plan comme une réponse et en visant la démonstration, vous adoptez les codes qui transforment une simple copie en un raisonnement de juriste.

Maintenant que vous connaissez ces codes, quelle est la règle qui change le plus votre perception de la dissertation juridique et comment l'appliquerez-vous dès votre prochain devoir ?


Pour avoir un guide pratique pour mieux comprendre la méthodologie de dissertation juridique, cliquez ici.

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