• Le TD du matin : la pression monte
Il est 9 h du matin, et l’amphithéâtre est déjà plein.
Les étudiants chuchotent, les polycopiés s’échangent, et sur les visages, on lit un mélange de concentration et de fatigue.
Aujourd’hui, c’est travaux dirigés de droit civil, un moment redouté mais indispensable.
Le chargé de TD entre, carnet à la main :
“Alors, qui peut me dire ce qu’est une obligation contractuelle ?”
Silence dans la salle.
Awa, étudiante en deuxième année, répond, en s’appuyant sur l’article 1101 du Code des obligations civiles et commerciales.
Le professeur sourit : “C’est bien, mais il faut aller plus loin. En droit, on ne récite pas, on raisonne.”
Et toute la salle se remet à écrire : la journée ne fait que commencer.
• Préparer l’examen : entre fiches, café et espoir
L’après-midi, Awa s’installe à la bibliothèque.
Les examens approchent, et l’ambiance change : chacun révise à son rythme, certains avec de la musique, d’autres dans un silence religieux.
Les fiches colorées s’entassent sur la table : droit constitutionnel, droit administratif, responsabilité civile…
Elle relit ses notes, surligne, mémorise des définitions :
“La responsabilité civile est l’obligation de réparer le dommage causé à autrui.”
Entre deux gorgées de café Touba, elle pense à tout le chemin parcouru depuis sa première année. Demain, un nouveau TD, une nouvelle leçon, une nouvelle étape.
C’est ça, la vie d’un étudiant en droit : une course d’endurance entre passion et persévérance.
1. Le parcours exigeant mais formateur des étudiants en droit
Étudier le droit au Sénégal, c’est bien plus qu’apprendre des articles ou réciter des codes.
C’est apprendre à penser autrement, à raisonner, à argumenter.
Chaque cours, chaque TD, chaque examen contribue à former une manière de voir le monde : celle du juriste.
Les étudiants en droit doivent rapidement s’adapter à un rythme universitaire rigoureux : des cours magistraux souvent denses, des lectures obligatoires à la bibliothèque et des exercices méthodiques comme la dissertation juridique ou le commentaire d’arrêt.
La méthode, c’est le cœur du droit.
Savoir organiser sa pensée, construire une argumentation, et toujours appuyer ses idées sur un texte légal ou une jurisprudence : voilà ce qui distingue un étudiant en droit.
2. Les matières clés de la formation juridique
Le parcours universitaire en droit est structuré autour de grandes disciplines fondamentales.
Dès la première année, l’étudiant découvre :
- Le droit constitutionnel, qui explique comment fonctionne l’État, la Constitution et les institutions.
- Le droit civil, considéré comme “la base du droit”, qui traite des personnes, des contrats, et des obligations.
- Le droit pénal, qui définit les infractions et les sanctions.
- Le droit administratif, qui encadre les relations entre les citoyens et l’administration.
Ces matières forment la base de toute formation juridique.
Elles permettent à l’étudiant de comprendre à la fois le fonctionnement de la société et le rôle du droit comme garant de la justice et de l’ordre public.
3. L’importance du travail personnel
En droit, le plus grand défi n’est pas seulement d’assister aux cours, mais de travailler en dehors des cours.
Les amphithéâtres donnent la théorie, mais la compréhension se construit seul, dans le silence des bibliothèques ou le calme des soirées d’étude.
Faire des fiches de synthèse, relire les articles du Code, analyser les décisions de justice… voilà la vraie routine du juriste.
C’est en reformulant et en expliquant le droit avec ses propres mots que l’étudiant développe le raisonnement juridique, indispensable pour réussir ses examens.
Le droit ne s’apprend pas par cœur, il se comprend par logique.
4. Les défis du quotidien étudiant
La vie d’un étudiant en droit au Sénégal, surtout à Dakar, est loin d’être simple.
Entre le manque d’amphis, la charge de travail importante et parfois les difficultés financières, beaucoup doivent faire preuve de courage et de discipline.
Certains suivent les cours le matin et travaillent le soir.
D’autres doivent se battre pour accéder à la documentation, surtout lorsqu’il s’agit de textes récents ou de jurisprudences.
Mais malgré ces obstacles, une chose unit tous les étudiants en droit : la passion de comprendre le monde à travers la loi.
Chaque article lu, chaque notion maîtrisée, chaque réussite à un examen est une petite victoire sur le découragement.
5. Ce que le droit apporte à la vie de l’étudiant
Au-delà des études, le droit transforme profondément la manière de penser.
Il apprend la rigueur, la patience, et surtout le sens de la justice.
Les étudiants en droit développent un regard critique sur les décisions politiques, les débats sociaux ou les contrats du quotidien.
En somme, ils deviennent peu à peu des citoyens éclairés, conscients de leurs droits et de leurs devoirs.
C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup disent :
“Le droit ne forme pas seulement des juristes, il forme des esprits structurés.”
6. L’avenir après la fac de droit
Après la licence, les étudiants ont plusieurs choix :
devenir avocat, après avoir réussi le concours du Centre de formation judiciaire (CFJ) ;
intégrer la magistrature, pour devenir juge ou procureur ;
travailler dans l’administration publique, les entreprises, ou les ONG.
Le droit ouvre de nombreuses portes, car il touche à tous les domaines : économie, politique, commerce, relations internationales.
Et au-delà des diplômes, il offre une valeur durable : la compréhension des règles qui régissent la société.
Conclusion : le droit, une école de vie
Une journée dans la peau d’un étudiant en droit, c’est une journée intense, exigeante, mais profondément enrichissante.
Entre les TD du matin, les révisions de l’après-midi et les espoirs d’avenir, chaque journée construit un peu plus le futur juriste.
Être étudiant en droit au Sénégal, c’est accepter le défi de la rigueur, de la lecture et de la réflexion.
C’est apprendre que le savoir juridique est un outil de liberté et de justice, et qu’il se mérite.
Alors oui, le café est souvent indispensable, les nuits sont parfois courtes…
Mais au bout du chemin, il y a une promesse : celle de comprendre le monde pour mieux le changer.